Interview avec Lamine Ndiaye – le « gagnant » du 100 millionième changeset

Third-party article by Rogehm

 

En tant que l’un des rédacteurs internationaux du weeklyOSM, Rogehm était chargé de mener l’interview de Lamine Ndiaye, le gagnant du 100 millionième CS dans OpenStreetMap, annoncé par les rédacteurs.

L’interview a été réalisée en français. Dix questions ont été examinées par les rédacteurs. Nous remercions vivement Lamine pour ses réponses très détaillées.

L’interview a été republiée ici en allemand, anglais, et français (version originale).

Question 1. Où et comment habitez-vous, avez-vous d’autres hobbies ou intérêts?

J’habite Dakar la capitale Sénégalaise et je vis avec ma famille à Yoff Apecsy1 En dehors de OpenStreetMap je n’ai pas d’autres activités En effet, en tant que membre fondateur de la communauté OpenStreetMap Sénégal, je travaille sur la vulgarisation de la cartographie collaborative, la formation et l’animation d’activités cartographiques OpenStreetMap au niveau de mon pays en tant que consultant indépendant

Question 2. Vous souvenez-vous de votre première contribution à l’OSM ? Comment en est-on arrivé là ?

Ma première contribution sur OpenStreetMap remonte au 19 Février 2013 et c’était à l’occasion d’une session de formation OpenStreetMap organisée par Augustin Doury à l’époque volontaire du Humanitarian OpenStreetMap Team en mission de vulgarisation de la cartographie collaborative OpenStreetMap au Sénégal dans le cadre du projet Espace OpenStreetMap Francophone

Question 3. Avec quoi travaillez-vous en ce moment et comment était-ce au début ? Nous parlons de votre équipement, de votre environnement PC et de la connexion au WWW.

Présentement je travaille sur la cartographie des structures sanitaires avec Mark Herringer de Healthsites que je remercie au passage pour sa confiance et son soutien de tous les jours. Au début, j’ai eu la chance d’avoir l’accompagnement et l’encadrement de personnes dévouées au projet OpenStreetMap comme Severin Ménard et Nicolas Chaven ( LesLibresGéographes ) qui ont beaucoup participé à ma formation sur les techniques de cartographie, la gestion organisationnelle et le plaidoyer autour du projet OpenStreetMap Pour ce qui est de mon environnement de travail, ça se résume à un PC personnel, mon smartphone et la connexion haut débit à la maison

Question 4. Qu’aimez-vous le plus à cartographier et quels pays préférez-vous ?

La cartographie du bâtit est principalement ce que je fais le plus cependant selon la thématique d’un projet je cartographie les lieux d’habitation, la voirie et les points d’intérêt. Le Sénégal, mon pays est le pays que je cartographie le plus mais en fonction des projets du Tasking Manager je travaille sur d’autres pays, aujourd’hui j’ai travaillé sur 36 pays à travers le monde en répondant à des activations de crise

Question 5. Quels contacts dans l’environnement OSM entretenez-vous ou vousêtes-vous même fait des amis grâce à la cartographie ?

Grâce à la cartographie collaborative OpenStreetMap, j’ai développé un fort réseaux d’amis et de partenaires à travers le monde en particulier en Afrique de l’Ouest où du Sénégal au Niger en passant par, la Mali, la Guinée, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Bénin, la Sierra Leone, la Gambie, le Togo et la Mauritanie récemment. Mais aussi en Afrique Centrale (au Congo Kinshasa, Congo Brazzaville et le Cameroun), en Afrique de l’Est (en Tanzanie, en Ouganda, en Zambie), au Madagascar, En Europe (en France, en Espagne, en Italie, en Hollande, en Angleterre, en Allemagne), en Asie (au Japon, au Bangladesh, en Inde) aux Etats Unis, au Canada, en Colombie et au Pérou

Question 6. Quels sont, à votre avis, les avantages ou les inconvénients de l’OSM par rapport à d’autres fournisseurs de cartes ou de bases de données géographiques en tant qu’utilisateur ou passe-temps ?

Les avantages de la cartographie OpenStreetMap sont commensurables surtout dans nos pays en voie de développement. En effet, avec son aspect libre, cette cartographie communautaire est une aubaine pour mettre sur la carte des enjeux du développement durable comme l’accès à l’éducation, à la santé, la préservation de l’environnement, le transport et la mobilité urbaine avec des infrastructures et des logiciels Open Source. Faut aussi noter la diversité des acteurs (Cartographes, Développeurs, Humanitaires et Organisations Privée et Pouvoirs Publics) crée une réelle synergie au tour du projet de cartographie OpenStreetMap

Question 7. Sur quoi souhaitez-vous que la communauté OSM se concentre davantage au niveau international ? (Mots-clés : cartographie humanitaire, manque d’infrastructures, précision maximale, adressage, routes comme surfaces ou cartographie 3D).

A mon avis un accent doit être mis sur les zones manques au niveau de la carte sans oublier aussi la qualité de la donnée produite pour mettre inclusion de plus de gens autour du projet OpenStreetMap.

Question: 8 Que pensez-vous de l’organisation d’OpenStreetMap (OSMF, Local Chapters, HOT) ?

Avec la politique d’inclusion et de diversification des acteurs du projet OpenStreetMap, la Fondation OpenStreetMap comme le Humanitarian OpenStreetMap sont en train de travailler pour la pérennité du projet ; Quant aux Local Chapters, leur travail de vulgarisation et d’animation au tour du projet est essentiel pour l’appropriation du projet au niveau des acteurs sur le terrain et participe à la connaissance des efforts fournis par la communauté chez les pouvoirs publics, les humanitaires et le secteur privée

Question 9. Vous connaissez l’hebdomadaireOSM parce que vous êtes vous-même rédacteur. Que peut faire de mieux le rédacteur en chef actuel ?

Etant moi-même un éditeur du WeeklyOSM, je remercie l’ensemble des membres de la rédaction pour le travail acharné qu’ils font pour partager les informations autour du projet OpenStreetMap, ce qui à mon avis participe à l’effort de promotion du projet mais aussi à l’apprentissage par l’exemple des communautés locales.

Question 10. L’OSM a-t-il un avenir ? Dans quelle importance voudriez-vous le classer, surtout en Afrique, par rapport à la concurrence ?

OpenStreetMap demeure un projet d’avenir surtout en Afrique où il donne plus de possibilité d’action et une courbe d’apprentissage exponentiel en termes de techniques de cartographie, de mise en place d’infrastructures Géospatiales, d’outils et de logiciels Open Source mais aussi de données à produire. Permettez-moi en conclusion de remercier ma famille pour son soutien inconditionnel et in défectueux durant toutes ces années de bénévolat et de volontariat mais aussi la communauté OpenStreetMap Sénégal pour son engagement et son abnégation sans faille autour de ce projet de hautement important comme outil d’aide à la prise de décision pour notre pays.

Merci beaucoup, Lamine, pour votre interview. Vous êtes très impliqué dans OpenStreetMap, et tous les cartographes du monde vous félicitent pour votre 100.000.000è CS.